Les aliments hyperprotéinés : quelle est leur place dans notre alimentation ?

Les campagnes de santé publique nous rappellent qu’il est conseillé de manger moins de viande[1]. Depuis quelques années, les industriels développent et proposent des aliments hyperprotéinés en vente libre ou vendus sur prescription médicale : complément alimentaire, substitut de repas, barres protéinées. Quelle est la place spécifique de ceux-ci dans notre alimentation ?

Définition de l’aliment supra protéiné

Un produit hyperprotéiné peut contenir de 10 à 80% de protéines.

La mention hyperproteinée correspond donc à des aliments TRES DIFFERENTS.

Certains n’ont d’ailleurs pas cette mention bien que très protéinés (yaourt classique, viande pour lesquels plus de 70% de l’énergie vient des protéines).

La loi[2] définit l’aliment hyperprotéiné comme renfermant une quantité de protides au moins égale au double de celle que contient l’aliment courant correspondant et avec au moins 20% de l’énergie de l’aliment fournie provenant des protéines.

Pour quels consommateurs ?

Les aliments hyperprotéinés peuvent être consommés par des adultes en bonne santé petits mangeurs de viandes, poissons et laitages par ailleurs.

Chez les sportifs de haut niveau, les personnes atteintes de cancer, âgées ou dénutries, les aliments hyperprotéinés sont de bons piliers nutritifs. Toutefois, il reste recommandé de toujours commencer à augmenter ses apports en protéines par un enrichissement naturel (ajouter en cuisine, dans les préparations des ingrédients naturellement source de protéines) avant de consommer des aliments hyperprotéinés ultra transformés[1] . Une mise en garde particulière est adressée aux sportifs amateurs et personnes désireuses de perdre du poids.

Chez les enfants, ces aliments ne sont pas du tout recommandés car un excès de protéines durant l’enfance est un facteur de risque d’obésité d’une part et d’autre part, viendrait sur solliciter les reins trop précocement. Ce point est important même chez l’adolescent sportif.

Enfin, chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale ou à risque (comme les 5,3% de la population française en 2020 souffrant de diabète soit 3,5 millions de personnes[2]), l’usage de ces produits est non indiqué et à discuter avec un professionnel de santé.

Pour conclure

Les aliments hyperprotéinés peuvent être utiles dans notre alimentation en cas d’apport insuffisants en protéines.

Leur usage doit être spécifique et individualisé et non banalisé. Les excès peuvent conduire à des problématiques de santé sérieuses.

Il existe énormément d’aliments hyperprotéinés et nous vous conseillons d’apprendre à lire les étiquettes pour comprendre le produit acheté et pour distinguer l’allégation marketing de l’information nutritionnelle véritable.

Autant que possible, choisissez des aliments hyperprotéinés naturels, peu transformés, identifiables et reconnaissable comme aliment (une crème plutôt qu’une poudre par exemple).

Des sources alternatives de protéines font leur apparition (insectes, algues, lentilles d’eau) mais elles doivent encore faire l’objet d’évaluation. N’achetez et ne consommez que des produits autorisés par l’U.E.

Enfin, les diététiciens nutritionnistes sont experts pour vous conseiller dans vos usages, calculer vos besoins et répondre à vos questions sur ces aliments, pensez à les consulter. Tout régime alimentaire suivi peut avoir un impact sur votre santé, informez-en toujours vos prescripteurs de traitements médicamenteux.


[1] https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/s-informer-sur-les-produits-qu-on-achete/comprendre-les-informations-nutritionnelles-et-les-etiquettes/les-aliments-ultra-transformes-pourquoi-moins-en-manger

[2] https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/article/diabete#:~:text=Les%20chiffres%20clefs%20du%20diab%C3%A8te&text=En%202019%2C%20en%20France%2C%20pr%C3%A8s,3%2C5%20millions%20de%20personnes.



[1] https://www.mangerbouger.fr/l-essentiel/les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite/reduire/reduire-la-viande-porc-baeuf-veau-mouton-agneau-abats

[2] Arrêté du 20 juillet 1977 pris pour l’application du décret du 24 janvier 1975 sur les produits diététiques et de régime

Dernière mise à jour : 13 janvier 2008 –https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000489571?page=1&pageSize=10&query=aliment+enrichi&searchField=ALL&searchType=ALL&tab_selection=all&typePagination=DEFAULT

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